Point de vue international Images de quelques réseaux de métros dans le monde
Ces quelques impressions viennent compléter l'article du n°431 (J.M.Bidault) sur la modernisation du métro parisien.
À Moscou, le métro est une institution : il est décoré de l’ordre de Lénine - non pas tel ou tel de ses constructeurs ou dirigeants, mais le métro lui-même, véritable “personne” symbolique. Contraste entre la richesse de la décoration de la plupart des stations, et la brutalité des comportements des voyageurs. L’accès à bord des trains se fait un peu comme une entrée en mêlée de rugby, ce qui est d’ailleurs un facteur très favorable à la maîtrise de temps de stationnement courts, qui sont l’un des paramètres d’une exploitation efficace et d’une capacité de transport élevée (fréquence des rames). Une observation : “entrée” se dit “vchod”, phonétiquement : fraude. Mais qu’on ne s’y trompe pas, on y fraude assez peu...
New York, c’est d’abord l’impression de vacarme dû aux structures métalliques des stations situées immédiatement sous les avenues, et aux tremblements qui précèdent et suivent le passage de chaque train. C’est aussi le labyrinthe de son plan d’une logique bizarre, certaines lignes étant désignées par des chiffres, d’autres par des lettres, et où il serait illusoire de vouloir faire correspondre un itinéraire à une ligne. C’est enfin - ou c’était, l’ont-ils supprimé ? - la tête du chef de train apparaissant de temps à autre hors de sa cabine, quelque part au milieu de la rame, lors des stationnements.
Quant au métro de Hong Kong, c’est bien le premier de la classe, toutes catégories confondues (sous réserve des réalisations chinoises en cours ou à venir, voir article Pierre Duffaut “L’urbanisme souterrain en Chine en 2005”, dans la revue Tunnels et Ouvrages souterrains 191, sept.-oct. 2005).
L’un des plus efficaces en termes aussi bien de capacité de transport que de qualité du service, il bénéficie, il est vrai, de conditions naturelles et d’un environnement socio-économique qui en font un véritable cas d’école : une urbanisation dense, une population disciplinée, des conditions topographiques qui limitent sévèrement les possibilités d’infrastructures routières entre l’île et le continent, des taxes à l’achat de voitures qui les rendent inabordables à une grande partie de la population et des contraintes de stationnement qui en rendent l’usage difficilement praticable. ■
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