Le projet professionnel, outil de la vision de son avenir
Pourquoi dois-je avoir une « vision » de mon avenir professionnel ?
Ce n’est pas un hasard s’il est habituel de débuter tout texte sur l’avenir professionnel par la citation de Sénèque (vers 4 av. J.C. - 65 apr. J.C.) « Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va ! ». En effet, en avoir une vision claire permettra à tout mineur, qu’il soit bien dans son poste, qu’il se sente menacé, qu’il cherche à créer son entreprise ou qu’il soit à la recherche d’un emploi :
- de gagner en confiance en soi et en assurance personnelle en ayant répondu à la question : « Quelle est la voie où je souhaite m’engager ? »,
- de savoir dans quelles directions il faut s’informer et/ou se former et comment élargir son réseau personnel,
- d’être « lisible » par les membres de ce réseau personnel et, d’une manière générale, par toute personne se promenant sur Internet (l’activation de son « réseau » et la gestion de son image sur Internet doivent impérativement s’appuyer sur la vision de son avenir),
- d’être plus solide et « crédible » lors d’un entretien de recrutement, même si celui-ci porte sur un poste différent car l’image donnée est celle d’un cadre acteur de son destin et non d’un jouet d’évènements extérieurs, et de mieux réussir la prise en main d’une nouvelle fonction.
Cette « vision » prendra bien évidemment des formes différentes suivant la situation du mineur :
- ce sera le business plan qu’il présentera à son banquier pour obtenir ses premiers crédits, s’il cherche à créer son entreprise ;
- ce sera plutôt une cible professionnelle, ensemble assez large d’activités proches s’il est heureux dans son poste et qu’il n’envisage pas de changement à court terme (mais d’autres peuvent toujours penser à lui pour le faire bouger, soit pour une promotion ou une proposition dans une autre entreprise, soit à con corps défendant pour un départ, négocié ou non !) ;
- ce sera un projet professionnel détaillé et réaliste décrivant d’une part, toutes les caractéristiques et compétences requises d’un emploi et d’autre part, pourquoi réussirait-il dans cet emploi, s’il veut ou s’il doit changer d’entreprise ou s’il est en recherche d’emploi.
En tout état de cause, il est essentiel de considérer qu’avoir une « vision » de son avenir professionnel est incontournable et qu’il n’y a que le mineur qui puisse la prendre en main car il s’agit avant tout d’une part essentiel¬le de son projet de vie.
N’attendons plus que l’entreprise le fasse pour nous ; aujourd’hui, ce n’est pas son rôle. C’est au mineur seul de définir sa vision et d’engager toutes les démarches qui lui permettront de développer son employabilité pour le futur (formation, réseau, etc.). C’est aussi cela rester entrepreneur de soi !
La suite de ce document concernera plus directement l’élaboration de la cible ou du projet professionnel mais les principes sont voisins pour un business plan.
Une seule cible ou un seul projet professionnel ne limiteront-ils pas mes débouchés ?
Cette crainte est très souvent exprimée : il faut bien voir qu’elle n’est en rien justifiée, bien au contraire : ce qui compte, c’est la lisibilité de sa « vision » de son avenir professionnel par autrui : une vision précise (et bien exprimée !) montre un mineur tourné vers l’avenir, prêt à évoluer, qui a réfléchi sur ses compétences et sur ses points forts et qui est prêt à les mettre à disposition de son employeur, actuel ou futur. Au contraire, se présenter en expliquant que l’on pourra réussir dans de nombreuses activités différentes inquiète et obscurcit l’image donnée.
Comment élaborer ma cible ou mon projet professionnel ?
Le cheminement à suivre est très classique et se compose de trois grandes étapes, qui seront présentées brièvement ci-après :
- mise à plat et étude approfondie des goûts et valeurs, des compétences et du marché,
- choix de la cible ou du projet, mise au propre et validation, cette étape étant enrichie par le plus grand nombre possible d’entretiens de réseau,
- choix des vecteurs de marketing de la cible ou du projet.
Ce cheminement peut être fait seul, surtout pour le mineur heureux dans son poste et qui a un peu de temps devant lui (mais il ne doit pas oublier que son entreprise peut prendre à tout moment des décisions « brutales »). Il est recommandé de le faire accompagné lorsqu’une évolution dans son entreprise ou la recherche d’un nouvel employeur se font pressantes afin de bénéficier du retour de l’autre ou du groupe !
La solution fréquente suite au départ d’une entreprise est le recours à un cabinet d’outplacement, à des consultants ou des coachs spécialisés dans le conseil en carrière. L’APEC est une ressource possible.
Il est également possible de s’adresser à des associations : Intermines, avec les groupes Tremplin, et l’AVARAP, avec les groupes qu’elle pilote en direct ou qu’organisent les anciens élèves d’HEC et d’ESCP-Europe, proposent un travail dans la durée (huit à neuf mois) fondé sur une dynamique de groupe ; l’association ACTES réalise des suivis individualisés, le Mouvement des Cadres Chrétiens propose régulièrement des formations, etc.
Le groupe « L’Union Fait la Force » (UFF), dans le cadre d’Intermines, est un lieu ouvert d’échanges où un mineur profitera d’un effet « réseau » tout en testant le réalisme de sa cible ou de son projet professionnel.
Les goûts et valeurs, les compétences et le marché
Il faut du plaisir et du rêve, de la rigueur et de l’exhaustivité, de l’ouverture d’esprit et de la lucidité.
Du plaisir et du rêve pour déterminer ses goûts et ses valeurs : il faut s’appuyer sur les réussites où l’on s’est fait plaisir, laisser libre cours à ses rêves et les transcrire, voir ce qui a motivé ses actions passées, réfléchir à ce à quoi l’on tient le plus, etc.
L’objectif est de faire émerger ce que j’aime faire, ce que je sais bien faire, naturellement et sans trop d’efforts.
De la rigueur et de l’exhaustivité pour recenser toutes ses compétences : nous avons (presque) tous le défaut de nous sous-estimer et de minimiser l’ampleur de nos points forts. L’expérience montre que ce recensement est une mécanique qu’il faut enclencher et qui ensuite se déroule en s’amplifiant.
Il existe de nombreuses définitions des compétences : nous retiendrons celle qui associe les savoirs, appris lors des études et des formations, les savoir-faire, acquis par l’expérience, et le savoir-être ; sans oublier le talent, qui est la capacité à mettre en synergie tous ces savoirs dans une situation donnée !
Il existe de nombreuses approches pour recenser ses compétences mais la grande majorité s’appuie sur l’analyse de réalisations passées, leurs enjeux, les moyens que l’on a mis en œuvre et les résultats obtenus.
L’expérience montre également que l’effet miroir d’un groupe pour évaluer et hiérarchiser les compétences est primordial, le retour des autres membres jouant un peu, en avant première, le rôle d‘évaluation et de régulation qu’aura plus tard la confrontation au marché de l’emploi.
De la lucidité pour identifier son marché : il est nécessaire de s’informer (presse, réseau, Internet, etc.) pour évaluer la taille et les caractéristiques des marchés où nous portent nos goûts et valeurs et nos compétences comme de se questionner : « Qu’est-ce que ma situation personnelle me permet d’entreprendre ? ».
Et il revient à chacun de décider s’il prend le risque de persévérer vers un marché de niche aux opportunités rares ou s’il se réoriente vers un marché plus porteur ! Un projet, même très beau, n’a de sens que s’il peut être réalisé, « entrepris », avec de sérieuses chances d’aboutir. Seule la confrontation de ce projet au marché de l’emploi permet d’obtenir ce retour et de savoir s’il mérite qu’on en devienne l’entrepreneur sur le terrain.
La cible ou le projet professionnel
Il faut alors choisir des activités pour une cible ou un certain type d’emploi pour un projet professionnel. Et choisir une voie, c’est avoir le sentiment de renoncer aux autres car il est difficile de vouloir courir après deux cibles ou deux projets différents.
Le projet choisi, il faut le travailler, et pour cela s’informer auprès de pairs, savoir s’il est réalisable, en analyser les contraintes et les compétences requises et trouver les rai¬sons pour lesquelles on y réussira : le critère est de pouvoir répondre sans hésiter à toute question, même pointue, que poserait un recruteur ! Travail certes fastidieux mais indispensable !
Il est essentiel de multiplier les « entretiens de réseau » sur¬tout si l’emploi visé est différent de ce que l’on a eu comme activité jusque là.
Le marketing
Comment faire connaître son projet professionnel ou sa cible ? Tout d’abord, il faut préparer ses « outils de communication », ses CV, ses présentations orales (en quelques mots, en trente secondes, en trois minutes, etc.) et recenser son réseau personnel (le réseau des mineurs est accessible sur le site www.inter-mines.org).
Puis, il faut choisir comment on va élargir ou activer son réseau, quels contacts on recherchera en priorité, choisir les réseaux sociaux et les groupes où l’on sera actif, peaufiner son image sur Internet, etc.
Et si l’on est en recherche d’emploi, sélectionner les sites d’offres d’emploi, recenser les entreprises cibles, préparer une approche directe du marché caché, etc.
En conclusion, le mot de « projet professionnel » peut sembler artificiel et n’être qu’un de ces slogans ou gadgets de consultants. N’aurait-il pas été plus simple de parler d’objectif ? Peut-être, mais l’important demeure : répondre avec sincérité et engagement sur ses aspirations et par là-même définir avec clarté les contours de ce que l’on veut. Les rencontres, les entretiens réseaux deviennent alors plus simples, le dialogue s’instaure naturellement et devient plus efficace.
On se construit comme entrepreneur de soi ! ●
Auteurs

Activités extraprofessionnelles tournées depuis 1979 vers le conseil à des cadres en transition professionnelle.
Intervenant à l’AVARAP (repositionnement professionnel) depuis 2005.
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Carrière diversifiée à EDF, EDF-GDF et Gaz de France de 1968 à 2004
Activités marquantes : qualité, risques professionnels, sécurité, management des risques, organisation. En inactivité depuis 2004
Aujourd'hui, intervenant AVARAP (aide au repositionnement personnel de cadres en recherche d'emploi).
AVARAP, EDF, EDF-GDF, Gaz de France Voir les 4 autres publications de l'auteur
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