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septembre 2012

L’impact des systèmes d’information sur le conseil: évolution ou révolution?

Ce dossier a démarré lors du déjeuner mensuel de net-working de X-Mines Consult. Alors que je prends la parole en deuxième moitié du tour de table, dans une salle cossue de l’excellent restaurant Le Poulpry de la Maison des X, j’évoque la responsabilité que j’ai prise pour le dossier conseil de la revue des ingénieurs de l’automne 2012.

Or, le tour de table - nous étions une douzaine - a régulièrement fait apparaître une nouvelle dimension dans le conseil : maintenant, grâce aux nouvelles technologies telles que les systèmes de collaboration et de partage de fichier en Cloud Computing, les réseaux sociaux, notamment, des consultants indépendants sont capables de faire des offres et de réaliser des missions, jusque-là exclusivement réservées à de grandes boutiques, du fait de la quantité de compétences à mobiliser et de l’ampleur des moyens à mettre en œuvre.

C’est Philippe Gendreau, auteur dans ce dossier, qui a relevé l’idée en la nommant d’un titre accrocheur très actuel : «le conseil 2.0».

Qu’est-ce que cela veut dire?

Et bien cela veut dire que les systèmes d’informations émergés depuis 2007 ont mis à portée de structures humaines légères, réactives et éphémères, les missions compliquées autrefois réservées aux firmes de conseil de grande taille, c’est-à-dire d’au moins 200 personnes.

Pourquoi?

Parce qu’avant, il y a dix ans à peine, seules ces firmes, grâce à leur taille, pouvaient réunir les compétences nécessaires et les outils de travail ad hoc pour prétendre pouvoir répondre aux besoins des clients.

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Les technologies ont changé la donne car elles permettent de réunir des compétences grâce aux réseaux sociaux, notamment professionnels, tels Linkedin ou Viadeo. Et elles permettent de réaliser des offres commerciales et des missions à des standards professionnels, grâce aux outils maintenant à portée de tous car à un prix modique:
mail, calendrier, collaboration, grâce à Google Apps par exemple, partage de fichier grâce à Dropbox ou d’autres outils, etc. 

Afin de tester notre idée de «conseil 2.0», nous avons donc sollicité des praticiens du conseil en leur posant la question: «en quoi les nouvelles technologies ont-elles impacté votre métier ?».

Nous avons pu constater avec satisfaction que ce sujet suscite un fort intérêt des personnes sollicitées, et ce malgré la date tardive de début juillet, donc la nécessité de mettre la main à la plume pendant l’été.

Et nous avons constaté trois types d’impacts relevés par les 13 auteurs qui ont proposé un texte:
* Premier type : les nouvelles technologies révolutionnent le modèle économique du conseil. Nous sommes là en plein dans l’idée de «conseil 2.0», le monde des «grands» à la portée des «petits». Philippe Gendreau, Louis Naugès et Henri Cesbron-Lavau ont produit des textes au cœur de ce type.
* Deuxième type: les nouvelles technologies permettent de créer de nouvelles offres, donc de générer une nouvelle source de chiffre d’affaires. Sur ce sujet, nous avons le retour d’expérience de Stéphane Gasser, Arne Gast, Claude Baudoin, Pascal Pignon et Louis-Marie Jacquelin. Les offres relatives au «Big Data» se retrouvent naturellement dans ce type.
* Troisième type : les nouvelles technologies permettent de travailler mieux, plus vite et pour moins cher, parfois radicalement. Elles augmentent l’efficience des équipes ou mettent à portée des petits les outils que seuls les grands avaient. Dans ce type, nous avons des textes très intéressants et très pratiques sur les usages de Caroline Said, Patrick Stelmaszyk, Michel Baudin, Jean Pujol et Olivier Gamot.

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Ces 13 textes dressent un panorama que j’ai trouvé extrêmement instructif, entre des firmes installées ayant pignon sur rue (Bain & Co, Mc Kinsey, Capgemini consulting, Kurt Salmon) de plus petites structures spécialisées par secteur ou par fonction (ENEA consulting, Revevol, Prométhée) ou encore des consultants indépendants (Stéphane Gasser, Claude Baudoin, Philippe Gendreau, Michel Baudin). 

Parmi l’ensemble de ces articles, vous trouverez les textes suivants sur le site web d’Intermines (www.inter-mines.org, ou via le QR code ci-contre) :
* Stéphane Gasser (Promethée consulting) : Les nouvelles technologies bouleversent le conseil en innovation technologique.
* Claude Baudoin (cebe) : Nouveaux marchés, nouveaux outils.
* Louis-Marie Jacquelin (enea consulting) : L’informatique au service du consensus.
* Caroline Said (Bain & Co) : Conseil et Nouvelles Technologies.
* Patrick Stelmaszyk (Capgemini consulting) : La transformation digital du métier du conseil.
* Jean Pujol (Kurt Salmon) : Du recours au Bring Your Own Device au sein des cabinets de conseil.

Il y a cependant une chose que les nouvelles technologies, je pense, ne remplaceront pas : la capacité des personnes à se connaître, connaître ses forces et ses lacunes, connaître sa manière de produire un document commercial, sa manière de produire un livrable, son exigence, sa manière d’interagir avec les clients et les équipes de consultants.

Ce sont toutes ces choses, cruciales, qui font qu’un assemblage d’individus est efficace ou non pour vendre et produire une mission.

Et jusque-là, les seuls moyens que je connais pour s’assurer de ces choses sont :
* Avoir été au feu ensemble.
* Avoir été formé dans une école de conseil référente.

Car si la vente de ses capacités intellectuelles peut se pratiquer quasi au pied levé, le conseil, en stratégie ou en management, ne s’improvise pas : il faut une dizaine d’années de formation et de pratique encadrée pour produire un consultant capable d’en vivre dignement une fois devenu indépendant.

Bonne lecture à vous.

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