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23 juin 2022

Bonjour,

L’écriture inclusive n’a pas du tout sa place dans une communication du réseau d’anciens de notre belle école. Je trouve ça choquant. Nous sortons d’une école française, parlons français, sans fautes.

Bien à vous,

Marc de Richecour (E18)

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Bonjour,

Les récentes prises de position des élèves d’AgroParisTech et d’autres écoles sont un signe d’une évolution importante.

Ces manifestations collectives, même si leur forme est discutable, sont en cohérence avec le mouvement de fond qui affecte les choix professionnels de nos jeunes camarades.

Ceux-ci sont clairement de plus en plus nombreux à donner de l’importance à des critères de respect des équilibres écologiques ou d’utilité sociale.

Ce mouvement est ressenti par les employeurs. On note par exemple que les entreprises de l’économie sociale et solidaire reçoivent des candidatures tout à fait nouvelles pour elles.

Ne concernant pas que les débutants, ce mouvement se manifeste par des « changements de cap » qui sont plus que des cas isolés.

Cette évolution sociale majeure est bien prise en compte par l’École des Mines de Paris (de même que ses sœurs que je connais moins) pour actualiser le cursus proposé aux élèves.

La lecture des « News » est un des moyens de rester un peu au contact de nos jeunes camarades.

 François Duffaut (P 58)

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Chers amis,

J’ai lu en effet avec un peu d’étonnement, les échos des réactions des jeunes diplômés sur l’adaptation insuffisante de la formation qu’ils ont reçue face aux urgences climatiques. Je suis tenté de répondre que la formation ne s’arrête pas à ce qu’ils ont appris à l’école, mais que toute leur vie ils auront à partir de ces bases, comme leurs aînés, à s’adapter à des changements imprévisibles, et que précisément les bases d’éducation générale qu’ils ont eu le privilège de recevoir au cours de leur passage dans les grandes écoles les préparent en principe mieux que d’autres à y répondre. La révolution informatique, la domestication du nucléaire, la mondialisation des échanges…ont été les défis de la génération qui s’efface progressivement. Je n’ose croire qu’ils aient peur des défis de demain, quels qu’ils soient. 

Gérard Bauguin (N 64)

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Bonjour,

Merci et bravo à l'équipe de la news de tenir bon face aux boomers qui feraient mieux de se soucier de l'avenir de leurs petits-enfants.

Bonnes vacances, 

Yoann Hodeau (E06)

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Bonjour,

Quelques réactions très en retard…

  1. Remise en cause du modèle économique par les élèves des « grandes » écoles

Mon fils est sorti d’une grande école de commerce il y a quelques années et est très concerné par la dimension d’exploitation (des hommes) et par la démolition de la planète conséquence de notre économie actuelle. Je peux vous dire qu’il se sent très seul parmi cette « élite », et même par rapport aux jeunes de son âge en général. Trouver sa juste place dans le monde actuel, en accord avec ses principes éthiques est très compliqué. Son salaire actuel est au ras des pâquerettes, vu son niveau de compétence. Il assume mais c’est bien un de seuls de sa promo (et quand on pense aux centaines d’élèves sortant de cette école tous les ans...).  Alors la vague de remise en question des futurs dirigeants ? Je pense à la chanson de Brel « Les bourgeois… », on sait comment elle commence et comment elle finit ☹

  1. La voiture à hydrogène

Et oui, mais produire de l’hydrogène consomme aussi des ressources. Avec uniquement des énergies renouvelables ? Sans le nucléaire ? J’en doute. Pour un rendement de 30%, misérable. Encore une voie où s’engouffrent les constructeurs automobiles pour sauver leur peau. L’innovation en rupture technologique sauvera peut-être le deal, hmmm pas prouvé. Mais si on pensais déjà à réduire nos déplacements et/ou à les faire autrement ? Quand je pense à tous les cadres et autres qui prennent à nouveau l’avion pour leurs vacances, cela me laisse rêveur… Oo.(8-) icône inventé : un petit nuage au-dessus d’un visage heureux (sic) 

Alain (N79)

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Bonjour,

Je ne pouvais pas lire le dernier numéro sans réagir au sujet que vous avez traité et aux réactions qui ont suivi. Vous publierez ou ne publierez pas, à vous de voir… En tout cas je continuerai à vous lire !

Bien amicalement, 

Tempête dans un verre d’eau

Cruel courrier les lecteurs… A l’issue d’une vie confortable et égoïste faite de collections de biens mobiliers et immobiliers, de voyages en avion, et de beaucoup de robots asservis, comme dirait « Janco », arrive une paisible retraite qui laisse le temps de lire tranquillement la News des Mines au bord de la piscine tout en ayant confusément l’impression que la course de lenteur entre le grand effondrement, la guerre en Ukraine, et les crises financières laisse finalement assez de temps devant soi pour mourir riche et décomplexé, et poster quelques commentaires acides auparavant.  Ils se reconnaîtront.

 La Direction des études a mis au programme avec une grande clairvoyance un certain nombre de cours sur l’épuisement inéluctable des ressources minières, et la situation géopolitique des petits métaux (comme on le lit dans l’excellente revue réservée aux adhérents d’ABC Mines, que je ne peux que recommander à tous, pour la modique somme de 45 € par an, car notre belle bibliothèque, et ses admirables collections souffrent d’un manque d’adhérents, il faut le rappeler), petits métaux dont on va rapidement constater qu’ils ne sont pas au rendez-vous de la disparition de la voiture thermique en 2035. Tout ça est sur YouTube, pour ceux qui auront le courage.

Est-ce qu’un élève des Mines à qui on a appris qu’une fonction continue dont l’intégrale était bornée convergeait vers zéro peut être taxé de Trotskyste pour avoir appliqué ce résultat à la quantité de pétrole encore disponible sur la Terre?  Certainement pas, selon moi, ou alors, bien que dirigeant et fondateur d’une entreprise qui fêtera bientôt ses 20 ans, je puis aussi me qualifier moi-même de Trotskyste ?  Trotskyste inquiet, Trotskyste paranoïaque, Trotskyste qui refuse de ne pas voir le basculement inéluctable de la civilisation des hydrocarbures qui s’approche, et qui va nous frapper tôt ou tard, sans doute par la pénurie, mais plus sûrement par les effets de ses déchets ? Nous sommes entrés en schizophrénie : nous gouvernons et nous raisonnons comme avant, et nous savons que le mur est devant nous.

Alors oui, levez-vous, jeunes diplômés, manifestez votre inquiétude, et transformez-la en énergie intellectuelle pour inventer des solutions à ce changement de monde inéluctable, avant que ce changement lui-même, par sa violence, et par l’appauvrissement où il va nous mener, ne nous en laisse plus la possibilité.  Tempête ! 

Pierre Bernas (N82)