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19 octobre 2021

Faire connaitre la vie quotidienne des chercheurs : le projet de Mathilde Laurent-Brocq

Mathilde, peux-tu nous expliquer ton parcours et ce qui t’a amenée à développer ce projet original ?

A l’école des Mines de Nancy, j’ai pris l’option science des matériaux pour laquelle je me suis passionnée. Du coup, à la sortie de l’école j’ai fait une thèse au CEA sur les aciers utilisés dans les gaines des combustibles nucléaires. Puis je suis entrée chez Saint-Gobain Recherche, mais finalement j’ai préféré faire de la recherche académique plutôt qu’appliquée. Après un Postdoc en Belgique, je suis entrée au CNRS, au labo de Thiais, spécialisé en chimie et sciences des matériaux.

Je suis curieuse des autres, j’aime comprendre ce qu’ils font, mais aussi partager mes passions. J’enseigne en université, je fais des ateliers en école maternelle pour éveiller aux sciences, j’ai aussi participé à une exposition au Palais de la découverte.

Je constate comme beaucoup le désintérêt des jeunes pour les carrières scientifiques et surtout leur méconnaissance de métiers passionnants et de filières professionnelles dans lesquelles il n’y a pourtant pas de chômage.

Du coup, nous avons eu l’idée avec une collègue de Chimie ParisTech de créer un compte Instagram pour raconter ce que les chercheurs et chercheuses font au quotidien.

Pourquoi avoir choisi Instagram ?

C’est un moyen largement utilisé par les jeunes, public que nous voulions informer en premier, et qui permet de partager des images et du texte. Il y a surement d’autres supports, mais celui-là touche une large population ; il est aussi facilement accessible aux moins jeunes qui s’intéressent à la science et aux enjeux environnementaux. D’où l’idée d’en parler dans la News des Mines pour tous ceux et celles qui ont envie de connaitre les nouvelles filières de production de matériaux via le recyclage.

Quel est donc le projet de recherche sur lequel tu travailles et communiques ?

Il s’agit de recycler de l’aluminium par voie solide, c’est-à-dire sans le faire fondre. Nous visons en premier les copeaux d’usinage, ce qui permet de connaitre l’alliage à recycler.

Ensuite, par compactage dans un moule puis extrusion, on obtient un produit dont on cherche à garantir les propriétés mécaniques. Par rapport aux procédés classiques de recyclage de l’aluminium, cela économise l’énergie nécessaire pour le refondre. Mais ce procédé va incorporer plus d’impuretés, en particulier de l’oxygène, dans les métaux recyclés. Habituellement, on cherche à éliminer l’oxygène qui dégrade les propriétés mécaniques. Peut-on limiter la contamination par l’oxygène en contrôlant les paramètres d’extrusion ? Ou encore mieux, peut-on transformer la présence d’oxygène en atout en maîtrisant sa répartition au sein du matériau recyclé ? Répondre à ces questions, c’est tout l’objectif de notre projet de recherche.

Bravo et merci à Mathilde pour cette idée originale de communication sur le travail des chercheurs en matériaux.

Vous trouverez ICI un extrait de ce blog.

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Mathilde Laurent-Brocq (N04)

 

Interview réalisée par Corinne Cuisinier (P80)